
Contribution de la mythologie
Des divinités devenues des principes
L’astrologie utilise des instruments lui permettant de tisser des liens de similitude entre le haut et le bas, le céleste et le terrestre. D’autres chercheurs, mais dans des domaines d’investigation plus physiques et moins irrationnels, ont donné à voir des structures similaires entre l’infiniment grand et l’infiniment petit, le tout et ses parties. Cette contribution aux savoirs n’a pas à être ignorée du simple fait qu’elle soit ancienne ou qu’elle ne soit qu’analogique. Ainsi, l’astrologie en vient à remonter à la mythologie considérée comme l’une des plus prolifiques matrices génératrices d’inspiration et de connaissance.
À travers les mythologies, l’humanité ancienne et l’antiquité nous ont légué ce qu’on pourrait appeler une forme primitive de psychologie qui nous apparaît encore à plusieurs égards parmi les plus sibyllines. Elle est primitive dans le sens où elle nous ramène au comportement des premiers personnages à émerger du limon, à surgir au matin du monde après le Chaos originel. Et on peut la qualifier de sibylline, car nous n’avons à ce jour aucunement épuisé son contenu, ni fini d’en visiter l’étendue, ni achevé d’en explorer le gisement. Ces lointains penseurs ont fait s’animer des figures qualifiées aujourd’hui de symboliques. Les désirs que ces personnages surnaturels et transcendants ont éprouvés, les pensées qui les ont habités, les intentions qu’ils ont manifestées, les actions qu’ils ont posées fournissent essentiellement des indications sur nos propres comportements. Les rôles que ces créateurs ont fait jouer à ces acteurs premiers disent encore ce que nous sommes aujourd’hui, qu’il s’agisse d’amour, de guerre, de famille, de sexualité, de beauté, de mort…
Un temps dépréciés et classés parmi les affabulations, les mythes foisonnent de divinités dont les « personnalités » sont pourtant suffisamment ambiguës pour introduire un second niveau de lecture et donc de compréhension. Ces histoires, non pas d’un autre âge, mais sans âge, surprennent par leurs aventures invraisemblables et donc à nos yeux déraisonnables, mais qui, au final, n’ont pas été créées de façon injustifiée ou purement fantaisiste. Il y a du sens à dégager de ces histoires apparemment insensées.
Les dieux de la mythologie ont donc été détrônés et déchus de leur titre pour incarner surtout des personnages exprimant des principes, cependant forgés en langage imagé et rendus sous forme de récits allégoriques plutôt que de thèses. Et c’est bien haut qu’il nous faut placer ces principes de base à la fois essentiels et pratiquement immortels.
Nous serions-nous éloignés de l’astrologie? Non, si ce n’est pour rappeler que c’est dans la mythologie qu’une certaine astrologie menacée de dérive est invitée à retrouver des sources et des leviers.