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   L’astrologie a vu son champ d’exploration agrandi par l’ajout de quelques planètes découvertes au-delà de l’orbite de Saturne. Dans l’Antiquité, cette planète était la dernière du septénaire des corps célestes gravitant autour de la Terre. L’astrologie moderne a donc greffé Uranus (1787), Neptune (1846) et Pluton (1930) qui ont ainsi prolongé l’astrologie traditionnelle. L’instrument ancien ayant été doté de trois cordes supplémentaires peut alors faire entendre d’autres accords consonants ou dissonants. Et c’est peut-être aussi la « musique des sphères » de Platon qui s’est enrichie.

   Les sept astres connus des Anciens se sont vu décerner des attributs correspondant aux êtres humains. Comportement, caractère, motivation ou signe distinctif ont façonné les premiers portraits types identifiables à chacun de ces astres. Portraits revus et retouchés en utilisant les instruments de la psychologie moderne.

   Ainsi, on a vu que la Lune est associée à la croissance physique, à la reproduction; il a été question du rayonnement de conscience qui habite ce corps avec le Soleil occupant la position centrale; Vénus évoque les émotions, les affects et la vie sentimentale; l’intellect de Mercure nous renvoie à la raison et à la vie mentale ; Mars constitue le noyau d’énergie et de combativité dont dispose un individu pour assurer sa défense. Et pendant que Jupiter est expansif jusqu’à une participation entière à l’existence, Saturne est réservé jusqu’à la renonciation volontaire à sa présence au monde.

   Toutes ces dimensions dans l’être humain sont observées depuis longtemps, bien que leurs manifestations chez les individus le soient à des intensités variables. Or, lorsqu’on aborde les trois derniers corps célestes, nous ne disposons pas d’une expertise passée. Dans un premier temps, cependant, ces astres ont semblé exprimer des aspects peut-être plus collectifs que personnels, sans pour autant évacuer complètement des traits individuels.

   Ainsi, Uranus bouleverse les communautés, les sociétés qui doivent s’adapter aux inventions, aux avancées technologiques et aux changements forcés. Il renseigne sur l’humanité en marche vers l’amélioration ou la régression. Neptune a été observé jouant un rôle dans les mouvements spirituels, politiques ou doctrinaires qui se répandent à certaines époques et qui insufflent une foi pour illuminer ou fanatiser les esprits. Quant à Pluton, il se profile dans les inhumaines barbaries, parfois même ritualisées, qui ensanglantent l’histoire. Il commande l’anéantissement, la ruine, tout en contenant le germe d’une création, d’une renaissance.

   De plus, ces astres vont s’ancrer dans un signe durant une, deux ou trois décennies. Uranus transite pendant six ou sept ans dans un signe, Neptune pendant 13 ou 14 ans et Pluton pendant 18, 20 et parfois 30 ans. Les individus d’une génération donnée naissant donc sensiblement avec la même configuration astrale vont être animés par ce que l’histoire appellera l’esprit du temps. De grands courants traversent alors les esprits d’une époque marquée par des valeurs culturelles autres que les précédentes. On peut penser à des modèles comme le classicisme, le romantisme, l’impressionnisme, le féminisme, le terrorisme…

   Certains individus à l’esprit plus fortement trempé de qualités spécifiques vont brider l’histoire, transformer le milieu, modifier les relations humaines en fonction de ce qui n’est au début qu’un courant de pensée se répandant de manière diffuse dans l’air du temps. Et c’est ensuite toute une masse d’individus marquée par la même position céleste qui va collectivement montrer une sensibilité et une conscientisation pour des réalités négligées avant eux ou absentes des préoccupations d’époques antérieures. Ainsi, la lutte contre l’esclavagisme, par exemple, n’occupait pas les pensées d’un Aristote ou d’un Léonard de Vinci ni ne faisait partie de leur temps. Certains esprits forgés autrement vont détruire des moules anciens pour fabriquer des matrices d’où naîtra une masse critique d’individus capables de poursuivre la tâche de précurseur, de pionnier, de visionnaire, qui deviennent les nouveaux héros, la nouvelle source d’inspiration. Cette masse humaine qu’il ne sera plus possible d’endiguer va déferler pour aligner d’autres jalons, promouvoir d’autres idéaux, colorer leur époque, marquer leur siècle.

   Ainsi, avec les transsaturniennes nous sommes de plus en plus avec des astres dont l’incidence transcende l’individu pour l’interpeller dans un univers où de vastes ensembles homogènes tendent à devenir des joueurs majeurs. Les groupes, les masses populaires n’étaient jadis que des intervenants mineurs tenus pour quantité négligeable et contrôlés par la menace permanente de mort que faisait régner le « tyran ». Aujourd’hui, une part décisive d’individus formant la communauté des hommes et des femmes semble s’être émancipée de l’emprise absolue du « prince ». L’autodétermination collective avec ses multiples variantes façonne autrement l’histoire.

URANUS

   Si Saturne est associé au ralentissement et à l’immobilité, Uranus fait figure d’accélérateur et de haute vitesse. Et là aussi Saturne et Uranus peuvent s’étudier parallèlement. Le temps qui passait lentement avec Saturne devient fugitif avec Uranus pour qui le temps est moins une durée mesurée et valable pour tous qu’un instant relatif à chacun. Et cet instant est bien sûr aussitôt révolu et remplacé par un autre. C’est ainsi que l’intemporel, la transcendance, l’ici maintenant, le présent constant ou le vivre en temps réel viennent caractériser l’univers uranien. L’astre contribue à faire vivre des événements d’une telle instantanéité que le temps semble inexistant. Il y a un avant ou un après, mais pas de véritable écoulement dans le pendant ou le déroulement des faits. Les manifestations qui décrivent le mieux la trame d’Uranus sont l’accident, l’éclatement, la cassure, la crise, l’effondrement, l’inattendu, l’impondérable, le spasme et tout ce qu’on appelle familièrement le coup du destin ou le coup de dé qui double la mise ou ruine sur-le-champ. Les principales qualités sont la créativité, l’innovation, le progrès, la tension dynamique, la vitesse d’exécution, la focalisation, l’anticipation. Les états d’âme se succèdent et parfois même de façon tout à fait contradictoire, exactement comme si, subitement, le passé récent perdait toute consistance et toute présence. L’astre a tendance à faire vivre sans calcul ni prudence, sans conseil ni consultation. Avec Uranus c’est le plus souvent sur une sensation aiguë, une intuition soudaine ou à la suite d’un choc brusque qu’une décision se prend. Avoir un flash est aussi une perception hautement valorisée. Risque élevé de voir sa vie basculer et d’être éjecté de son orbite. Et les conséquences sont le plus souvent totalement imprévisibles. Sauter dans le train, là, maintenant, ou rester sur le quai. La demi-mesure n’existe pas et le temps pour réfléchir non plus.

URANUS – BÉLIER

   Position type de l’attaque-surprise, du combat éclair. Énergie brute indomptée. Intervention électrisante pouvant exacerber l’agressivité de l’adversaire. Impatience, irritation. Attiser par mégarde un conflit même quand l’objectif est de le résoudre. De ce fait, affronter le jugement réprobateur des siens. Être perçu comme un détonateur. Se glisser par imprévoyance ou étourderie entre le marteau et l’enclume. Se lancer dans des opérations hasardeuses, franchement risquées, échappant au contrôle comme une traînée de poudre. Position qui porte à incandescence le caractère déjà primaire des pulsions du signe. Éclair de lucidité, mais aussi feu de paille sans lendemain. Exemptes d’artifice ou de tromperie, les actions sont spontanées et accomplies avec sincérité. Sans calculs, elles contiennent alors une bonne part de chaleureuse authenticité. Goûts pour le sprint, le sport de contact, la pyrotechnie. Parvenir habilement à aveugler le rival ou souffrir de cécité en s’égarant dans de multiples perspectives qui font perdre de vue l’objectif premier.

URANUS – TAUREAU

   Incompatibilité entre l’astre et le signe. Le premier est animé de fébrilité et de mouvement incessant alors que le second est habité par la lenteur et la stabilité. L’astre est freiné ou dépouillé des qualités qui font l’originalité de sa valeur: inédit, surprise, effervescence créatrice. La spontanéité s’épaissit dans ce signe. Peu de profit peut être escompté de ce perturbateur excentrique. Par contre, la configuration favorable peut faire bénéficier d’un gain inattendu ou d’un succès découlant d’un travail innovant et persévérant. Procéder à une évaluation erronée des forces ou des réserves, ce qui contraint par la suite à des réactions tardives d’ajustement ou inappropriées à la nouvelle situation. Une impatience nerveuse peut faire perdre sur un coup d’accélérateur empressé et rageur. Décision coûteuse. Les affects se vivent par soubresauts. Passades. Confondre les sentiments authentiques avec des approches affectives fantaisistes ou capricieuses. Subir les contrecoups d’une inaction prolongée ou d’une passivité obstinée.

URANUS – GÉMEAUX

   Affinité entre l’astre et le signe quant à la production des idées et le désir de liberté d’expression. Peu d’effort à fournir pour traduire une pensée. Faire naître avec aisance les arguments. Poursuivre des objectifs ambitieux et parfois irréalistes. Facilement, mener des activités simultanées. Être sur le qui-vive. Avoir la répartie facile et la réplique tout autant amusante que percutante et juste. Vie mentale intense, incessante. Vitesse d’exécution des tâches répétitives ou nouvelles et même urgentes. Capacités d’invention verbale, d’improvisation, de prouesse intellectuelle. Se sentir en apesanteur dans le monde des idées. Tendance cependant à intellectualiser les sentiments, à en rire ou à en réduire l’importance, ce qui peut être une manière de dissimuler une forme de pauvreté ou de maladresse en matière affective. Scepticisme qui fait naître l’opposition critique, génère des discussions animées au potentiel conflictuel élevé. Esprit d’avant-garde, tourné vers l’avenir et la nouveauté, avec anticipation plutôt optimiste

URANUS – CANCER

   Peut donner une humeur irritable. Les déplaisirs touchent vivement l’intimité de l’être. Intolérance aux turbulences du monde extérieur perçues comme un envahissement, reçues comme un corps étranger se logeant dans les replis de la psyché. Sensibilité rapidement écorchée. Attitude cassante, tension, rejet. La tentation est grande de se révolter, fuir ou se barricader, se fermer comme une huître. Connaître de brusques retournements d’état d’âme. Vivre des épisodes marquants de relation tendue au foyer. De petits accrochages prennent des proportions démesurées. La vie familiale peut se développer dans un environnement insolite appelé à favoriser soit un climat de rupture, soit des occasions uniques de rencontres de gens d’exception. Alors que le signe suggère l’idée de caprice et d’inconstance, l’astre symbolise le changement rapide et inattendu. Présence d’une personnalité au tempérament facilement maussade, chiffonné et de ce fait capable de comportement imprévisible, atypique ou de réaction déraisonnable. Mémoire affective développée.

URANUS – LION

   L’astre n’est pas à l’aise dans ce signe. Individualisme narcissique plutôt suspect: désirer occuper le centre en étant… excentrique. Dominance de bizarrerie, de frivolité ou de fanfaronnade mondaine dont le but consiste à attirer l’attention sur soi. Développement de la personnalité en partie dans le miroir déformant du regard admiratif de l’autre. Goût des performances instantanées, des records douteux ou des exploits distrayants, mais marginaux. Nature démonstrative. Méfiance, susceptibilité, déviance. Autant le Soleil (maître du Lion) en Verseau représente un facteur débilitant pour la constitution physique, autant Uranus (maître du Verseau) en Lion peut agir comme facteur fragilisant le développement de la psyché. Peut produire une forme d’infirmité psychologique ou de trouble de la personnalité. Soutenir une vision du monde panoramique certes, mais néanmoins monoculaire. Habileté pour voler la vedette dans la mise en scène de l’information ou pour transmettre des connaissances. Obtenir le maximum d’impact et d’éclat sur une courte période. Audace calculée.

URANUS – VIERGE

   Association des tendances hyperactives de l’astre et nerveuses du signe. Vivacité d’esprit et innovation font bon ménage. Saine bipolarité frein-accélérateur. Le signe canalise les tensions sans renoncer pour autant aux avantages de l’énergie comprimée comme un ressort de ce déréglant visiteur. Quant à l’astre, il stimule les facultés mentales sans en perturber l’activité et la sensibilité. Un travail conséquent peut donc suivre une excitation même intense plutôt qu’ouvrir la porte au dérapage. L’usage de l’humour dans la vie quotidienne permet d’échapper à sa gravitation. Savoir caricaturer les tares et travers des autres par une observation précise des comportements. Tenir des propos équivoques pour le plaisir de surprendre, de décontenancer. En position négative, l’astre devient dérangeant. Les imprévus et les surprises insécurisent et provoquent alors agitation et fébrilité. Tendance appréhensive. Épuisement nerveux. Cafouiller au lieu de progresser. Être tenté par l’infraction ou la désobéissance. Mal doser l’élan et la retenue.

URANUS – BALANCE

   Uranus crée des tensions, entraîne des turbulences. Et spécialement en Balance, position caractéristique du bris d’égalité, de l’équilibre rompu, de la déstabilisation. Accommodement remis en question. Compromis inéquitable. Nuire à une neutralité, accentuer une divergence, provoquer la discordance dans une alliance. Un manque de flexibilité désoriente le conjoint, une attitude rigide bouscule le partenaire, une intégration insuffisante disloque un esprit d’équipe. Si Uranus est en position favorable, maintenir la cohésion par le dialogue et la coopération. Au lieu de chercher à concentrer l’attention sur soi et de se signaler par des actions isolées, viser la complémentarité plutôt que l’asymétrie. Bénéficier rapidement des avantages de la collaboration. S’appuyer sur la force, mais avec jugement et modération, ou convaincre en misant sur le charme. Juste milieu cependant précaire dans l’exercice proportionné de l’une ou de l’autre démarche. Prendre des décisions franches, tout en possédant les qualités nécessaires pour secouer une léthargie ambiante et insuffler un dynamisme renouvelé.

URANUS – SCORPION

   Uranus niche plutôt confortablement dans ce signe. Convergence d’aspiration entre l’aigle atteignant des hauteurs considérables et Uranus maître du signe stratosphérique du Verseau. Verticalité ascendante par la saisie d’occasions profitables ou descendante par l’impossibilité de tenir une promesse au départ irréfléchie, selon la position harmonieuse ou discordante de l’astre. Dans le premier cas, être avantagé par des conditions favorables qui propulsent vers les sommets convoités. Disposer des ressources nécessaires pour faire avancer une cause. Réussir à s’affranchir des contraintes. S’extirper des pièges, contourner les écueils. Se dégager des emprises matérielles ou sensuelles. Dans le second cas, danger d’acquérir vitesse et force dans l’ivresse d’une chute libre devenant incontrôlable. S’embourber dans le marécage d’un conflit persistant. Mener des combats éprouvants et souvent perdus d’avance par obstination déraisonnable. Être capable du meilleur ou faire face à l’insuccès si la ferme volonté se dissout en simple bonne volonté.

URANUS – SAGITTAIRE

   La tension inhérente à Uranus connaît une détente dans ce signe. Donne le goût de l’aventure, stimule l’intérêt pour se lancer hors des sentiers battus, attise le désir de sillonner des espaces vierges en usant s’il le faut d’itinéraires ou de moyens peu usités. En présence d’aspects défavorables, tendance par excès d’optimisme à monter des plans hasardeux, à négliger de protéger les arrières ou de s’assurer de la probité des collaborateurs. S’étourdir jusqu’à l’errance dans le jugement. Transgresser des lois ou des codes. Fréquenter la marginalité, goûter aux plaisirs illicites. Vient amplifier les gestes imprudents. Habileté pour jeter les bases nécessaires à la concrétisation d’un projet ou promouvoir un idéal si Uranus est positif. Posséder le talent pour agir en éclaireur. Être propulsé par un coup de chance. À l’affût de méthodes et de techniques récentes. Demeurer cependant plus à l’aise dans la mise en place des moyens que dans la réalisation effective des fins.

URANUS – CAPRICORNE

   Le mouvement uranien est verticalité et le Capricorne renvoie à l’image de la montagne à escalader, d’où couplage particulièrement ascensionnel. Aspirer à s’élever, à se réaliser et disposer des moyens nécessaires pour y parvenir. Volonté affirmée. Maîtrise des compétences. Aptitude technique. En configuration négative, Uranus parvient à désynchroniser des opérations, à provoquer des réactions en chaîne, à compromettre toute l’efficacité d’un plan mis en place et longuement préparé. Voir des démarches ne produire aucune croissance. Connaître des épisodes de surmenage pour reprendre le contrôle et maintenir les acquis. Se sentir impuissant. Devenir son propre ennemi par le refus du compromis. Le temps alloué au travail restreint celui consacré à la vie privée. Isolement, éloignement des proches. En position favorable, être de la trempe de ceux qui tiennent le coup devant les écueils. Résistance d’acier, ambition bien arrêtée et clairement définie. Lancer des passerelles entre la modernité et la tradition.

URANUS – VERSEAU

   Interaction dynamique et collaborative entre le caractère imprévisible et prométhéen de l’astre et l’activité marginale à laquelle s’adonne le signe. Noyau d’effervescence. Condensé d’originalité. Éprouver de brusques poussées émancipatrices. Élaborer des projets motivés par des pensées novatrices qui secouent les anciennes manières de concevoir. Tourner le dos à la tradition. Entretenir des idées de refonte, de modernisation. Être à l’origine de perturbation qui ébranle ce qui est devenu inadapté. Devenir une référence en acquérant les nouvelles compétences. Chercher à s’affranchir des contraintes du milieu et à se libérer du poids des exigences matérielles. Réévaluer même le modèle classique des relations amoureuses ou familiales. Remettre en question les liens « attachants » et parfois aussi oppressants. Chercher à se différencier. Se vouloir parfois si exclusif qu’il y a aussi le risque d’être exclu. Un idéalisme pur ouvre la porte à la déception et au désenchantement. Vouloir transcender le biologique au profit du sociologique.

URANUS – POISSONS

   La planète de la concentration dans le signe de la dispersion. Position contraignante. Déperdition des qualités uraniennes de progrès, de création, d’intuition. Indépendance flottante, manquant d’assurance. La position négative peut ouvrir une boîte de Pandore avec son lot d’ennuis, d’épreuves. Affectation improvisée des ressources ou accaparement pour un usage exclusif. Tension brusquement relâchée et consommation élevée d’énergie ressemblent davantage à un soulagement par évacuation nerveuse qu’à un investissement planifié. Éparpillement des forces. Des projets s’évanouissent ou sont abandonnés. Les interventions peuvent être vives, manquer de tact, bousculer les proches. Se brouiller même avec son propre groupe de travail. Compromettre une précieuse collaboration. En position favorable, être à même de participer à des campagnes militantes ou des croisades pour des causes aux thèses généreuses dont l’inspiration et l’idéal conservent toute leur résonance spirituelle. Implication altruiste, contribution communautaire ou citoyenne. L’intention ou le plan peuvent parfois méduser l’entourage par leur perspective rocambolesque, excentrique. Indiscipline sympathique

NEPTUNE

   Si Uranus est associé à la verticalité et à l’individualisme, Neptune figure plutôt l’horizontalité, l’amplitude, la dilatation et incarne l’étendue, les valeurs collectives. Il annonce la dissolution des individualités, mais pour les unir dans une vision commune. Sa mission consiste donc à aplanir les divergences, à intégrer les désaccords. L’analogie avec la musique peut se révéler éclairante. Ainsi, les voix singulières et diversifiées d’un ensemble vocal sont appelées à se fondre de manière à s’harmoniser et à donner à entendre une seule voix, c’est-à-dire un chœur. Ce qui naît d’une semblable union acquiert à son tour une tonalité propre, une personnalité, une conscience de groupe due à une intégration des variantes, une fusion des traits distinctifs. Cette conscience collective peut s’observer dans une famille, un clan, une ethnie, une nation. L’être touché par Neptune peut se réveiller d’un sommeil idéologique, renoncer à l’illusion, percer l’écran des apparences, sortir du piège, du chaos ou sombrer dans un état de conscience préoccupant, dépressif. Neptune en position hostile ouvre ainsi la porte à la nuit de l’inconscience : s’embrouiller dans les irrationnels, confondre cause et effet, mêler fiction et faits avérés, nourrir des aspirations insensées. Se retrouver ou se perdre. Dans un cas comme dans l’autre, un seuil déterminant et souvent irréversible est franchi. La conscience modifiée, mais aussi altérée peut conduire à l’élévation mystique la plus pure ou mener à la détresse existentielle. Les lieux de passage peuvent varier: exil, émigration, pénitencier, hôpital, cellule monacale, ou dans le cadre d’une épreuve infligée à travers un arrachement, un déracinement, un ostracisme. Le trident que Neptune tient dans ses mains peut être perçu comme une sorte d’antenne réceptrice à trois pointes permettant de capter l’imperceptible. Une dominante neptunienne rend perméable aux réalités psychiques ou spirituelles à la manière d’une éponge, donne des aptitudes pour pressentir ce qui échappe aux perceptions strictement sensorielles.

NEPTUNE – BÉLIER

   Neptune absorbe l’énergie brute du signe pour dynamiser une cause irrationnelle ou caritative, attiser une passion turbulente ou partisane, stimuler et accroître des convictions déjà bien ancrées. Vient intensifier la recherche d’un point de mire et surtout d’un absolu. Figure du moine-soldat. Être fervent défenseur de certitudes quelquefois fragiles, brûler d’ardeur avec zèle ou même rudesse. Faire preuve d’intolérance. Plus souvent mordre la poussière qu’atteindre la cible. Militantisme inconditionnel parfois jusqu’à l’aveuglement. Pour éviter de dévier de l’objectif initial, préférer ignorer ce qui est contrariant. Se méprendre sur ce qui est d’une part central et d’autre part périphérique. Savoir se montrer sensible aux forces surnaturelles, mais sans nécessairement leur céder. S’enflammer rapidement pour des idées ou des projets. Livrer des combats qui commencent avec entrain, ivresse et générosité, mais dont l’inspiration peut s’évanouir comme un mirage. Démotivation et démobilisation à l’horizon.

NEPTUNE – TAUREAU

   Image de la sève montante ou du lait végétal. Affinité avec ce règne. Nature expansive, bonasse, ouverte à une sensualité parfois gaillarde, mais surtout imprégnée de volupté attachante. Plus conciliant et aimant que revendicateur et combattant. Se délecter de plaisirs gourmands et charnels. Excès d’appétence pouvant devenir addictive. Terreau propice pour y enraciner des habitudes délinquantes. Comme l’eau s’infiltrant dans la terre la ramollit parfois jusqu’au bourbier, le comportement laxiste fait risquer l’enlisement. Pleine capacité à s’approprier l’énergie massive de ce signe printanier pour promouvoir la paix, veiller à la sécurité, contribuer à la prospérité. Posséder le talent pour faire croître ou relancer ce qui était considéré comme désespéré. À l’instar de Neptune frappant le sol avec son trident pour faire jaillir la source, réussir l’exploit consistant à vivifier ce qui est abandonné ou revitaliser ce qui est inachevé.

NEPTUNE – GÉMEAUX

   Planète de la malléabilité dans le signe de l’adaptabilité. Les qualités de la planète épousant celles du signe donnent cette souplesse plastique propre aux communicateurs ou autres agents transmetteurs. Saisir rapidement ce qu’il en est et ce qu’il faut faire. Intervenir avec sensibilité et habileté même dans des situations embarrassantes. Savoir empêcher les débordements, éviter les complications, dénouer les impasses. Se rapprocher de la frontière entre le permis et l’interdit sans la franchir. Deviner la limite à atteindre dans la complaisance ou la résistance. Par contre, cette élasticité présente aussi son revers, ses déviances. En configuration négative, l’adaptabilité et la flexibilité se rapprochent davantage d’un opportunisme discutable que d’une forme intègre de malléabilité conciliante. Jouer avec la dissimulation comme le caméléon. Caractère flottant. Esprit brouillé. Pensées qui piétinent. Absence de point d’ancrage ou de rose des vents.

NEPTUNE – CANCER

   Même séparément, planète et signe suggèrent des valeurs aquatiques. Ainsi couplés, ils forment un concentré de sensibilité profonde, éveillée et frémissante. Être touché par la vie vulnérable et fragile des plus démunis que soi. Capable de se dévouer, d’assurer une protection rapprochée, de créer des atmosphères chaleureuses. Pourvoir avec empathie aux besoins de tout ce qui est embryonnaire ou n’a pas encore atteint l’autonomie ni la maturité. Position féconde qui dépasse l’unique fonction reproductrice pour s’étendre à une imagination fertile. Contribution participative estimée par le milieu. Réputation méritée. Voir les membres d’un groupe comme des personnes qui prolongent la famille propre. S’y glisser, l’enrichir en saisissant les occasions d’essaimer. Aimer s’abandonner à la rêverie. Se nourrir de superstitions ou d’illusions. Conscience de l’existence d’un lointain passé. Se laisser envahir par la légende qui vient habiller différemment les faits historiques.

NEPTUNE – LION

   L’astre de l’étendue se conjugue avec le rayonnement de ce signe solaire. Mysticisme et idéalisme réunis pour matérialiser une volonté, une ambition. Sentir un appel intérieur. Être habité d’humanisme. Qualité de leader spirituel. Attitude compatissante à l’égard des moins nantis. Œuvrer avec générosité et maturité. Pouvoir communiquer une passion à une collectivité, catalyser des énergies dispersées. L’enthousiasme pour une cause peut cependant attiser une ferveur suffisamment ardente pour faire courir le danger d’une abdication de la raison, d’une illumination incontrôlée, d’une vision embrouillée. Fanatisme ou aveuglement. Perdre crédibilité et ascendance sur le milieu. Se laisser griser par une demi-réussite, un succès fragile, des louanges isolées ou partisanes. Ignorer la vulnérabilité de la base d’un projet. Précarité des conditions. Abandon évitable, mais effort supplémentaire pour conjurer le danger, empêcher la dégradation. Soumission aux plaisirs artificiels. Existence possible d’un sixième sens endormi.

NEPTUNE – VIERGE

   La planète de l’irrationnel et du mysticisme dans le signe où la raison tend à commander. Position invalidante. Alternance d’idées claires et distinctes, mais avec prédominance de perceptions trompeuses. Voile l’intellect, fait perdre le fil des idées, conduit à l’éparpillement. Manque de discernement. Difficulté à terminer ce qui est entrepris. Déconcentration par des détails qui encombrent et finalement produisent des embouteillages dans le cheminement de la pensée. Développement de conceptions rigides. Esclave d’habitudes machinales. Agit de manière à limiter les habiletés manuelles. Dextérité fine empêchée ou réduite. Si l’astre reçoit des aspects favorables, effort réussi pour donner de la crédibilité à de l’incohérence apparente. Dénouer une impasse. Élucider les causes d’un problème. Deviner des sentiments ou des intentions. Intérêt pour les comportements inconscients souvent dénués de sens immédiat. En découvrir la logique interne. Reconnaître les limites de la raison.

NEPTUNE – BALANCE

   Planète et signe convergent pour donner naissance à plus d’esprit de concorde. Chorégraphie harmonieuse. Présence d’un surcroît de féminisation ou de romantisme. Alliance heureuse accentuant détente, tendresse, empathie. Relations humaines marquées par la sincérité, la tolérance. Pacifier les différends, éviter les frictions, contourner les écueils, faciliter la conciliation. Charme personnel qui se dégage comme un parfum. L’action atteint son maximum de portée lorsqu’elle est accomplie de concert avec des associés ou des partenaires. Affinité avec le chant choral. Nature réceptive, mais aussi influençable, perméable jusqu’à l’érosion de la personnalité dans les cas d’un Neptune affligé. Potentiel élevé d’enlisement plutôt que de cheminement. Équilibre instable pouvant donner lieu à des remous psychologiques. Caractère velléitaire. Vulnérabilité aux ivresses du cœur. Union sentimentale oblative, dévouée. Effacement de soi parfois jusqu’à l’oubli. Incarner des valeurs humaines à travers une contribution anonyme.

NEPTUNE – SCORPION

   Le Scorpion est un signe d’eau fixe qui évoque l’idée d’eaux dormantes et calmes ou encore stagnantes et marécageuses. Le rapport de la première figure à la seconde en est un de purification à putréfaction. Percer les apparences trompeuses, lever des secrets réfugiés dans l’ombre, découvrir des réalités cachées, débarrasser le milieu de ses vices, soigner les corps ou venir en aide aux esprits inquiets. Acquisition de connaissance qui semble échapper à la rationalité, de celle qui élargit la conscience en pénétrant justement dans les sombres arcanes de l’inconscient. Deviner sous la surface des choses des forces qui grouillent obscurément et ne pas hésiter à engager un combat d’opposition. Mais la configuration négative révèle une autre facette: se plaire à remuer la vase… Nager en eau trouble, chercher à dissimuler des intentions nébuleuses, devenir ombrageux, suspecter les autres. Dériver vers des mœurs dissolues.

NEPTUNE – SAGITTAIRE

   Neptune vient satisfaire les aspirations supérieures de l’esprit inhérentes au Sagittaire. Concourt à l’épanouissement, invite au ressourcement et à différentes formes d’exploration ludique. Voir grand et vouloir toucher à tout pour mieux comprendre afin de tout englober avec discernement. Jugement clément. Fait vivre l’errance non pas vagabonde, mais plutôt de celle qui rend la conscience disponible, réceptive. Glissement de la connaissance discursive à la connaissance intuitive. Disposition spirituelle, contribution à la réalisation d’idéaux altruistes ou éthiques, participation à des mouvements humanitaires. Engagement. Tenter une synthèse entre le visible et le pressentiment d’une présence invisible. En configuration négative, l’inconstance de l’astre s’allie au nomadisme du signe. Les grandes quêtes s’effilochent, les principes s’effritent, les idéaux s’étiolent. Se laisser enivrer par la vie bohème, dispersée. Permissivité, mollesse envahissante. Désirs égoïstes qu’invitent à assouvir les instincts animaliers et primaires du signe.

NEPTUNE – CAPRICORNE

   La planète du rêve profond dans le signe hivernal et endormi du minuit de l’année. Conscience engourdie, tourmentée. Navigation sécuritaire dans des réalités parallèles ou irrationnelles si l’astre est en position favorable. Sinon il anesthésie la conscience, qui sombre alors dans l’obscurantisme et s’enchevêtre dans l’ignorance. S’amarrer, se scléroser. Sommeil dogmatique. Confondre intuition et illusion. Favorise les travaux de longue haleine et même la contribution à des projets nécessitant plus d’une génération. Valorisation d’idéaux qui résistent à l’épreuve du temps. Fait perdre le nord ou des repères temporels de manière pénalisante. Développement d’accoutumance. S’agripper comme une ventouse. Devenir fardeau ou écueil pour les autres. Apathie, indolence s’incrustent lentement. Manque de réactivité. Être alourdi par le poids de la solitude, de l’isolement. Par contre, dans un environnement corrompu, devenir figure de proue et se montrer redresseur de torts.

NEPTUNE – VERSEAU

   L’étendue et la détente dans le signe de la compression et de la tension. Position plutôt handicapante. Décontraction et tension intérieure entrent en conflit. Conduite fuyante, résignation, capitulation sont des manifestations de ce mal-être psychologique. Négliger de continuer sur sa lancée. Épuisement des forces. Mésusage d’expertise. Talent gaspillé. Risque élevé de passer à côté de la cible en se déployant dans de multiples directions. Perméabilité aux hypothèses de complot. Ballottement entre ressource virtuelle et réalité tangible. Difficulté de mener à bien une entreprise demandant constance, stabilité. Esprit philanthropique, visionnaire, de nature à répandre des espérances même utopiques. Se perdre dans les dédales de la pensée, mais demeurer sensible et préoccupé par le sort de l’humanité. Aptitude pour entrer en contact avec un groupe, une communauté. S’imaginer plus grand que nature. Ce qui peut en faire un colosse aux pieds d’argile.

NEPTUNE – POISSONS

   Planète et signe évoquent conjointement l’eau. Soif d’absolu. L’étancher jusqu’à l’ivresse. Perversion du sens donné à une cause. Foi suspecte. Angélisme. Aveuglement idéologique. Être entraîné par des courants contraires jusqu’à la déviation. Le talon d’Achille pourrait bien être l’égarement dans les méandres de la pensée, le désordre intellectuel ou mental. Vulnérabilité par perméabilité. Être sous l’emprise des illusions de la rationalisation ou des mirages du surnaturel. Position particulièrement dissolvante où la désorganisation joue un rôle intégrateur bénéfique. Déstructurer liens, groupes ou formes comme pour mieux reconfigurer sur de nouvelles bases. Accomplir et s’accomplir avec désintéressement et dévouement. Effacement possible de la personnalité au profit de la caravane humaine. S’infiltrer aisément dans une collectivité en prenant la forme et la couleur du milieu. Mouler son approche sur celui-ci. Éprouver de l’empathie pour ceux qui se sont sacrifiés ou qui ont œuvré dans l’anonymat.

PLUTON

   Le retour au point de départ avec le Soleil s’impose pour illustrer les particularités de Pluton, qui se signale alors par opposition à l’astre du jour. La lumière et la chaleur émises conditionnent la source même de la vie, alors que Pluton est à l’antipode avec son noir dominant et son froid coagulant, comme si l’astre incarnait l’épuisement final d’un élan vital premier. Les deux astres sont non seulement aux antipodes physiques, mais aussi éloignés l’un de l’autre que le sont le visible et l’invisible, la vie et la mort, l’existence et le néant, ou encore la réapparition rassurante après une éclipse et la disparition angoissante dans la nuit. Alors que la nuit lunaire nourrit et prolonge la vie solaire, la nuit plutonienne rompt par extension la tragédie. Une part de cet abîme d’obscurité émerge aussi des profondeurs de la partie secrète et enténébrée de nos esprits et dont les pulsions archaïques, irrationnelles et parfois inavouables sont bien héritées de lointaines époques reptiliennes achevées, mais non éradiquées. Pluton révèle ce qu’il y a de plus caché et intime dans tout être, à savoir ses frayeurs, ses hantises, ses tabous, ses aversions instinctives. Par contre, la mort et la décomposition qui l’accompagnent et lui succèdent demeurent aussi prometteuses qu’un terreau pour y semer les espoirs à venir. Bien que Pluton fane, profane, souille, carbonise ou couvre d’un linceul ce qu’il touche et qu’il impose de la sorte une finalité, il octroie cependant l’exceptionnelle capacité à se régénérer. Et si l’éprouvante et vertigineuse descente aux enfers est suivie d’une remontée, l’être qui emprunte ce parcours est appelé à vivre une mue, tel un serpent, ou une renaissance, tel un phénix. Transiter par le danger pour générer le bien comme le nucléaire a servi la médecine.

PLUTON – BÉLIER

   Posséder un flair de cerbère pour détecter ce qui sera profitable ou préjudiciable. Être convaincu et décidé. Demeurer insensible à la dissuasion. Pionnier audacieux. Ne pas craindre de s’aventurer dans l’inexploré. Fascination exercée par le feu, la foudre. Passion vive. Intervention énergique, rudesse. Vie intérieure éruptive, dévorante. Même si à l’origine il y a une ferveur brutale pour passer à l’action, celle-ci peut initier l’adepte, inaugurer, ou bâtir. Tempérament propre à diriger des projets pilotes, innovateurs. En position dissonante, orages psychiques faisant ombrage à la pensée organisée. État mental se rapprochant de l’inconscient reptilien, du néant existentiel avec ses fièvres inquiétantes pour soi et alarmantes pour les autres. La conscience perce à travers une sorte d’épreuve du feu après des expériences douloureuses, régressives.

PLUTON – TAUREAU

   Configuration contrariante. Être tenté par l’exercice stérile de la stratégie de la terre brûlée lorsque le combat tourne à l’avantage de l’adversaire. Compromis laborieux. Position évoquant le rapt de Perséphone par Hadès. Abuser, maculer. La tentation est grande de s’imposer aux autres, de s’approprier leur énergie. Exacerbe les désirs, la convoitise charnelle, mais la fertilité n’est pas nécessairement au rendez-vous. Vulnérabilité à l’érotisation. Cœur blessé plutôt que comblé. Se faire piéger dans une aventure coûteuse qui risque d’hypothéquer la vie sentimentale. Sensibilité à l’oralité. Développement de tendance captative dont il est par la suite difficile de se défaire. Travailler sans relâche et jusqu’à la limite de l’épuisement si les conditions l’exigent. La psyché s’organisant selon l’axe éros-thanatos, frôler l’anéantissement peut sonner un réveil brutal, mais salutaire.

PLUTON – GÉMEAUX

   Des forces obscures et plus ou moins conscientes stimulent l’activité mentale. Paroles crues, incendiaires, verbe alambiqué, humour noir. Riposter avec des plaisanteries caustiques. Malicieux, diablotin et flatteur certes, mais parfois aussi tortueux et venimeux qu’un serpent. Propos glissants et malaisés à mater. Donne naissance à des relations disparates souvent basées sur une rationalité instrumentale ou une logique parallèle. Usage et mésusage du sophisme. Cette même aptitude constitue une arme de premier choix pour convaincre des collaborateurs, s’entourer d’amis et même d’admirateurs. Jamais dépourvu et même plutôt excité devant des refontes, des chambardements, car ils sont l’occasion de montrer des talents de coordonnateur, de magicien des mots. Fréquenter le nihilisme. Se consumer dans la fermentation d’idées sombres ou douloureuses. Hantise secrète de la solitude.

PLUTON – CANCER

   Planète des profondeurs dans le signe de la fécondité. Tend à envelopper de secret des situations principalement reliées à des préoccupations intimes. Position forgeant à un degré supplémentaire de résistance une carapace défensive. Témoigner d’une sensibilité viscérale, mais retenue. Des aspirations couvent sous la cendre et sont incarnées de manière anarchique, brouillonne. Mystifier les proches qui n’arrivent pas à lire ce qui se dissimule derrière le masque des apparences. Maladresse dans le passage du désir à l’acte. Bouillonnement affectif, caprice déraisonnable. Personnalité complexe, écorchée. États d’âme tourmentés. Passer d’une condition de vie à une autre peut se vivre comme un deuil ou une renaissance. Souvenir d’une lointaine blessure. Trésor à extraire de la vie nocturne ou d’un passé dont la mémoire conserve la trace.

PLUTON – LION

   Croisement des ténèbres de l’astre et de la lumière du signe. Polarité création-destruction, dialectique du clair et de l’obscur, tiraillement entre le vice et la vertu. Prendre des mesures radicales. La tentation du geste audacieux ou remarquable est grande surtout si l’éclat du coup doit auréoler le nom. La lumière s’infiltre dans ce que l’on voulait maintenir caché. Activité suspecte révélée au grand jour. Une réputation louable peut se voir entachée. Gagner à observer une réserve prudente, à s’entourer de précautions. Se dérober au regard des autres, conserver le secret, s’effacer pour mieux réapparaître. Savoir porter le casque de Hadès pour une action couronnée de succès. Habileté à voir les pièges, à dénicher ce qui cherche à se camoufler. Faire miroiter pour faire succomber.

PLUTON – VIERGE

   Ressentir des pulsions profondes, troubles même si elles demeurent inactives par sublimation ou passives par obligation. Tout l’être se transforme en champ de bataille où s’affrontent des instincts indomptés et des vertus apparemment inaccessibles. Être déchiré entre la retenue et l’élan assouvissant. La satisfaction de désirs se vit parfois comme une évacuation, voire une vidange libératrice plutôt que comme un acte à la fois émancipateur et épanouissant. En position favorable, tirer avantage de la stimulation intellectuelle. Énergie concentrée renfermant tout le potentiel nécessaire pour défendre des intérêts ou encore mener à une connaissance objective de soi. Disposition thérapeutique. S’intéresser aux maladies, en acquérir un savoir médical dans le but de s’en prémunir ou d’exorciser l’anxiété. Mains assurées, industrieuses comme celles d’Héphaïstos dans ses forges.

PLUTON – BALANCE

   Pluton voit sa noire puissance non pas désarmée, mais plutôt détournée. Position valorisant les instincts primaires, la rudesse au détriment d’une sensibilité raffinée. Comportement peu conciliant favorisant la dissension. Jugement dépréciatif. Justice vengeresse. La vie affective connaît le mal-être, l’affrontement. Flétrir l’union. Écorché, le cœur vit de douloureux moments d’affliction, des épisodes de deuil brûlant. Se voir cruellement imposer l’obligation de choisir entre deux maux ou deux amours. Cependant, en configuration favorable, l’aspect incisif de l’astre tend à s’émousser. S’attendrir, arrondir les angles, éviter les tiraillements. Le caractère ténébreux se transforme en tempérament aimable auquel s’ajoute un charme ensorceleur. Avive la sensualité, éveille à tous les parfums, convie à l’art de la séduction. Donner sa vie pour l’être aimé ou une passion exclusive.

PLUTON – SCORPION

   Position qui suggère l’idée de phase finale d’un processus, de passage d’une étape à une autre, de transition, de rupture, de disparition. Sonne le glas, ensevelit ce qui a été. Voir la mort de près. Bien que cette position puisse inspirer la crainte, elle renferme l’idée de survivance, de prolongement après l’expiration d’un terme, d’un cycle. Si le Mars du Scorpion enfonce la porte, c’est Pluton qui traverse le seuil. Configuration qui distille des forces surhumaines dans des conditions désespérées. Nourrir des ambitions tambour battant ou alors occultes. Adaptation à une conjoncture difficile par une vue pénétrante de la situation. Disposer en tout temps de précieuses munitions toujours bien dissimulées à la vue de l’adversaire. Faculté de se rendre invisible justement là où il importe de passer inaperçu.

PLUTON – SAGITTAIRE

   Attrait pour les voyages mystiques, de ceux qui élèvent, transfigurent. L’exotisme constitue un facteur accrocheur dans la pratique d’une spiritualité. Le caractère bienveillant de ce signe jupitérien permet de passer les mésaventures et les crises avec moins d’avanies, plus de clémence. Fait en sorte que le regard est davantage tourné vers la destination désirée que sur les obstacles rencontrés. En configuration négative cette position réveille le centaure, attise la dimension rebelle du signe, donne le goût des excès, avive la passion pour les expériences limites jouissives jusqu’à la frénésie. Impose la traversée de chemins tortueux pour accéder à l’indépendance. Dérapage sexuel. Éthique ambivalente qui vacille entre la franchise et la duplicité, la noblesse et la bassesse. Posséder l’art ou la malice de décocher des flèches empoisonnées.

PLUTON – CAPRICORNE

   Être broyé, meurtri par des forces chtoniennes. Image du volcan endormi et enneigé, mais dont le magma s’échauffe et se consume en permanence. Image aussi de la vie emprisonnée dans la graine enterrée et qui attend son heure pour percer la terre et s’élever. Être condamné à attendre. État souvent vécu comme un aspect maudit de l’existence. Se battre avec l’énergie du désespoir pour asseoir autorité et pouvoir. Action menée de main de fer. Chevronné et redouté, mais isolé et généralement sans conseiller. Le manque de collaboration ou de sympathie limite l’accomplissement d’ambitions audacieuses. L’astre nantit de l’énergie nécessaire pour travailler à des ouvrages de longue haleine ou nécessitant un degré élevé de concentration. Permet moins d’atteindre de hauts sommets qu’une profondeur certaine dans l’exercice des fonctions.

PLUTON – VERSEAU

   Planète des profondeurs dans le signe des hauteurs. Dialogue fructueux entre le bas ou les instincts conquérants et le haut ou les idéaux à incarner. Pulsions et conceptions ainsi fondues donnent naissance à une nature de second degré. Savoir accorder des concessions à l’opposition plutôt que d’être mutilé par elle. Esprit ingénieux, inventif. Enflamme ou calcine ce qui est touché. En configuration négative, esprit frondeur qui génère des situations tendues, rapidement incontrôlables. Attise l’audace, la témérité, mais accentue la turbulence, l’étourdissement. Exacerber des antagonismes, se nourrir d’hostilités. Jouer le tout pour le tout. Danger d’être désorienté, de voir des espoirs s’envoler en fumée. Aussi imprudent et irréfléchi qu’Épiméthée36. Réduire et détruire, mais du même coup forger et renouveler le milieu, une communauté, voire une époque.

PLUTON – POISSONS

   La puissance souterraine de l’astre fait corps avec la puissance océanique du signe. Alliance donnant des capacités à mobiliser des forces massives. Forces cependant séquestrées par l’inconscience, la crédulité. Énergie cyclopéenne au service d’une idéologie totalitaire ou sectaire. Perte d’envergure, de vision, de perspective dans le domaine où cette énergie viscérale s’active et se dépense. Appliquer des mesures disproportionnées, sans discernement. En configuration favorable, se montrer perméable au milieu, participatif. Se dévouer jusqu’à se sacrifier au profit du groupe. Foi ardente capable de déplacer des montagnes. À la manière d’un sismographe, sonder et démêler les courants sociaux qui se chevauchent, capter les glissements de tendance, lutter contre les inégalités frappantes. Turbulence et tourmente excitent et motivent. Ne pas craindre de plonger dans le tourbillon.

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