Selon des textes anciens d’Orient, du Proche-Orient ou du bassin méditerranéen, les quatre éléments feu, terre, air et eau sont mentionnés en tout lieu. Les penseurs et philosophes du temps ne pouvant recenser une seule réalité ne faisant pas partie de ces éléments, ceux-ci furent reconnus comme matériaux universels de base ayant servi à la constitution et à la construction de tout ce qui existe.

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   Partout présents, ces éléments originaux ne se seraient-ils pas aussi infiltrés jusque dans la vie et même l’esprit ? Pour y voir plus clair, il faudrait considérer leurs vertus au sens symbolique.

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   Ainsi, les deux structures de base de l’être humain, la composition physique du corps et, dans une mesure plus subtile, l’architecture psychique de la personne pourraient être constituées de ces quatre éléments. Chaque élément peut se voir attribuer une correspondance. Le feu correspondrait à la chaleur émise en fonction du métabolisme, la terre aux os, aux ongles, aux cheveux, l’air aux poumons, aux exhalaisons, aux émanations et l’eau au sang, à la salive, au lait, aux larmes, aux liquides amniotique et séminal. Tout se passe comme si les éléments premiers s’incarnaient à la manière d’un précipité chimique pour permettre l’éclosion de réalités dérivées de plus en plus variées.

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   On voit se profiler une filiation avec notre composition physique. Mais n’en serait-il pas de même avec notre nature psychique où les éléments auraient imprégné jusqu’aux fibres les plus intimes de la psyché? Si le feu par exemple permet à des atomes de fusionner, le feu symbolique dans la psyché d’une personnalité ne jouerait-il pas un rôle semblable en lui offrant une aptitude plus grande pour enflammer des esprits ou des sens, fondre des principes ou des idées, allumer des passions, l’imagination ou guider comme un phare ? Les éléments auraient ainsi tissé et nourri l’embryon d’une lointaine personnalité. Ils seraient une forme de semence archaïque.

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   C’est par analogie et même par identité que le feu pourrait être associé à la pulsion, l’élan, la passion, l’ardeur… la terre à la solidité, la densité, la productivité, la stabilité… l’air à la mobilité, la rapidité, l’animation, la volatilité… l’eau à la fertilité, l’informel, l’intégration, l’hypersensibilité…

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   Ces matériaux pourraient alors induire des manières de penser, engendrer des comportements, déterminer des attitudes, des tendances, des penchants, indiquer des directions, orienter les élans et, finalement, générer des pulsions ici inconscientes. Habiterions-nous une biochimie aux éléments présélectionnés qui distillerait à notre insu un destin? Et même en présence d’une telle réalité la volonté, elle, peut s’opposer à ces forces, ces tendances afin d’en infléchir le mouvement, d’en réorienter la direction. La prédestination chimique et son profilage psychique demeurent au moins partiellement réversibles. Selon l’adage latin, l’inclination n’est pas suffisante pour produire une détermination. S’il se vérifie, c’est dans le combat suprême de l’homme avec lui-même: sa pensée contre sa chimie, sa métaphysique contre sa physique, mais aussi, le cas échéant, sa chimie avec sa pensée.

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   L’objectif de ce chapitre est donc d’approfondir le sens symbolique des quatre éléments répondant chacun à trois signes et des personnalités qui en dérivent.

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   Chaque élément possède une qualité, un degré de densité, une apparence ou une consistance qui lui est propre. L’analyse tiendra compte de cette particularité. Par exemple, les trois signes de terre ont bien cet élément pour les distinguer. Mais nous aurons tôt fait de constater que la terre du Taureau est celle des semailles du printemps, que la terre de la Vierge est celle des récoltes de l’automne et que celle du Capricorne est liée au repos du sol et à l’hiver. L’esprit de chacun de ces trois signes se verra donc marqué par la transposition qui sera faite. Pour le Taureau nous aurons un être qui participe de façon pleine et gourmande à la vie; la Vierge pensera sérieusement à accumuler des réserves afin de se sécuriser; le Capricorne aura cette tendance à l’immobilisme qui le conduit à la réflexion et à la méditation…

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