
Eau
Les êtres concernés par l’eau s’identifient aux caractéristiques de cet élément liquide. Beaucoup plus facilement que les autres, ces personnes seront soumises aux présences positives ou nocives de leur milieu de vie. L’eau, élément filtrant et purifiant, mais par-dessus tout sans forme, est une substance qui possède principalement la propriété de se modeler au contenant dans lequel on la verse. Ainsi la personne qui en présente les particularités est souple et des plus sensibles. Sa flexibilité et sa plasticité lui permettent de s’intégrer à son milieu tant elle parvient à faire corps avec lui. Que les conditions extérieures soient fastes ou néfastes, celles-ci contribuent largement à colorer ses idées, déterminer ses choix, décider de ses engagements. Elle se sent concernée par les décisions remuant les masses, les chocs aux répercussions transfrontalières, les orientations ébranlant les nations ou menaçant la planète entière. Les problématiques impliquant les collectivités agissent sur elle à la manière de l’eau qui s’infiltre dans le sable.
Elle peut aussi se laisser porter par le courant si celui-ci trouve un écho dans sa sensibilité épidermique. L’environnement, vécu comme le prolongement naturel de la totalité de son être, lui tient donc à cœur.
Protéiforme se dit de ce qui peut prendre diverses formes. Or, en mythologie, Protée est un personnage marin doué du pouvoir de se métamorphoser en toutes les formes qu’il veut bien emprunter. Il pouvait prendre la forme non seulement d’un animal comme le sanglier, le lion, la panthère, le serpent, mais aussi la forme d’un arbre et même celle d’un élément comme l’eau ou le feu. Il possédait une faculté migratoire quasi divine puisqu’elle lui permettait de naviguer selon sa volonté dans la hiérarchie des règnes animal, végétal et minéral. Il utilisait ce pouvoir pour échapper à ceux qui voulaient obtenir de lui des prophéties, car il en possédait le don.
Comme Protée, les signes d’eau sont ceux qui détiennent non seulement le plus de pouvoir pour se transformer en s’adaptant à leur milieu, mais ils possèdent encore la plus fine sensibilité pour les facultés intuitives et prémonitoires, pour le surnaturel, l’occultisme, les sciences parallèles, prédictives et divinatoires comme l’astrologie, le tarot ou autres « mancies ». On peut également voir ces personnes s’intéresser aux rêves, aux religions, à la psychologie, à la mythologie, aux légendes ou aux épopées. Elles ne sont cependant pas exemptes de succomber à la magie et à ses mystifications, aux sortilèges de leur propre chimère, à l’alchimie vulgaire ou de s’égarer dans des utopies pour mieux se bercer d’illusions. Cette vulnérabilité demeure toutefois compensée par la grandeur d’âme, la générosité et cette tendance chaleureuse consistant à donner, à offrir et davantage à éprouver qu’à prouver.


En raison de son affectation en signe cardinal, l’eau du Cancer occupe le siège de la première place par rapport au Scorpion et aux Poissons. Elle est donc toutes les eaux premières, par exemple les eaux fœtales. C’est aussi l’eau qui émerge du sol, de la source qui parfois cascade, danse. C’est une eau fraîche, limpide, pure, vivifiante. Ce peut aussi être celle des eaux mères qui, par analogie, devient le lait nourricier. C’est la rosée du matin qui se dépose sur l’herbe, les fleurs, les arbres et qui les désaltère. Le natif du Cancer se reconnaît dans ce monde délicat, fragile, douillet et capricieux. Parmi les douze signes, il est celui qui répond le plus à l’épithète d’hypersensible. Toute sa vie il garde enfouis dans son cœur plusieurs thèmes de son enfance. Les souvenirs qui sont conservés tout comme certains jouets ou objets occupent une place importante dans son esprit. Son goût pour l’intimité, sa propension à l’intériorité, sa perception immédiate de l’atmosphère qui se dégage des lieux qu’il fréquente l’amènent à devenir lui-même un créateur d’ambiance. Décor et environnement sont donc aménagés, mais davantage avec sa sensibilité bien subjective plutôt qu’expressément au goût du jour. Les objets qui l’entourent, sauvegardés et préservés, lui parlent et il les écoute plus que n’importe qui d’autre, un peu comme les enfants qui ont des amis imaginaires auxquels ils s’adressent. Mais même dans ce contexte le confort feutré ne fait jamais défaut. Il peut aussi demeurer attaché à son enfance ou au passé. La famille joue un rôle dominant dans son existence. Que ce milieu ait été riche en expériences joyeuses et chaleureuses ou contraignantes et blessantes, il en garde de touchantes ou de sombres images. Le natif du Cancer est semblable au crabe qui représente le signe: lui aussi est doté d’une armure, d’une carapace qui n’a d’autre but que de protéger un intérieur des plus tendre et des plus vulnérable.


Le Scorpion étant un signe fixe on pensera d’abord aux eaux stagnantes, dormantes, malsaines, mais aussi inquiétantes par ce qu’elles exhalent de vapeurs putrides, méphitiques. Cependant, avec Mars, figure de lutte, de massacre, de guerre, ces eaux peuvent prendre des allures de cataractes, bruyantes comme le vacarme des armes, de celles qui se brisent et brisent les os. Ce peut être les remous et les courants forts dont il faut se méfier. Si le Mars du Bélier est initiateur et rouge de l’effervescence vitale, le Mars du Scorpion est exterminateur et rouge du sang de la mort. Par analogie, l’eau du Scorpion est aussi le venin, capable d’infecter et de tuer. Mais c’est également le sperme capable de générer, de transmettre la vie. Le natif du Scorpion est donc d’une nature psychique complexe, profonde et intense. C’est un être entier à la vie comme à la mort. Ses amours sont souvent tumultueuses et dans lesquelles la sexualité intervient avec une force particulièrement génitale et parfois même animale. Ses nombreuses passions ne sont pas moins intenses et entières. S’il décide de plonger dans une activité sociale, sportive, scientifique ou littéraire, il se rendra jusqu’au bout de cette passion ou, plus précisément, jusqu’à ce que cette passion meure, le fasse douloureusement s’éteindre lui-même avant de le conduire à une renaissance. Cette mort ou la menace de mort lui permet toujours de descendre au plus profond de lui-même pour se refaire des forces, se ressourcer et se lancer de nouveau corps et âme dans une autre passion. S’il n’est pas animé par ses passions, ce sont alors les pulsions pures et dures qui envahissent cet être. Il est appelé à vivre de pénibles moments d’angoisse, à connaître le vide, l’infernal, la détresse intérieure ou le néant si invitant à l’autodestruction. Tout ce qu’il touche peut alors se carboniser. En revanche, s’il parvient à remporter quelques victoires sur l’hydre qui le tenaille et le tourmente, il devient plutôt inspirateur charismatique, artisan remarquable, créateur prodigieux, locomotive pour ceux qui le fréquentent.


C’est la mer dont l’eau a d’abord été fleuve charriant les alluvions, les dépôts, les sédiments et finissant sa route en delta aux ramifications multiples et tentaculaires. C’est enfin l’océan avec sa vaste et ultime étendue d’eaux profondes, abyssales. C’est l’espace aquatique qui peut recevoir toutes les eaux boueuses et les diluer en les purifiant. C’est aussi la marée, régulière comme un cœur qui bat, répétitive comme un mantra envoûtant et rassurant. C’est le « déluge » par lequel tout est lavé, nettoyé, assaini et qui crée les conditions d’un recommencement; c’est par l’eau du Poissons que se complète la roue du zodiaque. Quelque chose prend fin… quelque chose alors commence ou recommence ou tout simplement continue, mais sous une autre forme, une autre dimension. Le natif du Poissons est semblable au caméléon qui s’imprègne de la couleur du milieu dans lequel il vit. Sa remarquable sensibilité le rend perméable à son environnement physique, mais aussi affectif, mental et même moral. Il est une sorte d’invertébré psychologique. Mais c’est justement cet aspect indéfini ou indéterminé, ni chair ni poisson, qui le rend disponible pour vivre une métamorphose, comme Protée, selon les besoins du moment ou du milieu environnant. Cette transformation peut être permanente ou provisoire. Et si cette forme ne souffre pas d’un handicap ou d’une illusoire modification opportuniste ou artificielle, elle donne au natif du Poissons cette formidable adaptation pouvant aller jusqu’à lui ouvrir les portes d’univers parallèles. Il peut donc vivre des expériences ultimes l’amenant aux frontières d’une transfiguration. Sa bonté innée, sa générosité naturelle et spontanée, son amour oblatif, ses largesses, sa serviabilité, sa disponibilité impressionnent considérablement son entourage qui l’estime digne de confiance pour accomplir les plus grandes tâches éthiques ou sociales. Son milieu le façonne, mais il vient un moment où c’est lui qui maçonne son environnement. Par contre, s’il ne parvient pas à se doter d’une épine dorsale suffisante pour se diriger, il pourrait souffrir d’errance, de confusion, de vagabondage, d’hallucination, d’itinérance, de nomadisme, de désenchantement, d’amnésie ou de désespoir. Nombreuses pourraient être ses aventures ou expériences sans lendemain, se terminant en queue de poisson. Il lui incombe donc de réussir à développer un ascendant sur soi suffisamment vigoureux pour lui permettre dans certains cas de nager à contre-courant.
Il est aisé de constater que ces généralités sur les éléments et les signes dégagent des ensembles informatifs, suggestifs, mais à grands traits qui ne suffisent ni ne satisfont. Les définitions sont toujours limitatives pour produire une description aussi illustrative soit-elle: le travail obligé consistant à donner chair à des concepts, à dépeindre des signes qui contiennent plus de nuances que de mots dont on dispose. Il est rappelé que ce ne sont là que des traits généraux dessinant une personnalité sommairement crayonnée. Mais c’est sur ce tronc principal des douze signes que croîtront des tendances et des orientations plus personnalisées qui apparaîtront dans les douze maisons et par le jeu des aspects.